Mutilation pratiquée à des fins non-médicales entraînant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou d’autres lésions.
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Bien que des croyances religieuses soient parfois mises en avant pour justifier cette pratique, aucun texte religieux ne préconise la mutilation sexuelle des jeunes filles : il s’agit d’une norme sociale, qui témoigne des inégalités de genre et des violences envers les femmes.
De nombreuses langues traduisent la notion d’excision par celle de « circoncision féminine ». Pourtant les mutilations génitales féminines et la circoncision des jeunes hommes sont deux notions sans rapport l’une avec l’autre. En effet, la circoncision masculine consiste à enlever le prépuce qui recouvre le gland du pénis : elle peut être considérée comme une intervention chirurgicale, effectuée pour des raisons diverses (hygiéniques, médicales, esthétiques, etc.). L’excision, quant à elle, peut désigner l’ablation du clitoris (clitoridectomie), des petites lèvres et parfois des grandes lèvres (excision), voire le rétrécissement de l’orifice vaginal par accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres (infibulation). Il ne s’agit d’un acte ni médical, ni hygiénique, mais d’un acte traumatisant qui a des conséquences graves tout au long de la vie : douleurs intenses, problèmes urinaires, menstruels, gynécologiques, souffrances psychologiques, conséquences sur la vie affective et sexuelle, complications durant la grossesse ou l’accouchement qui peuvent même entraîner la mort du bébé, etc.
La loi française considère les mutilations sexuelles féminines comme un délit, voire un crime. Les personnes qui pratiquent l’excision et les parents commanditaires sont passibles de condamnations à des peines de prison. Ces lois s’appliquent autant pour les mutilations commises en France que celles commises à l’étranger.
Les femmes et jeunes filles menacées d’excision dans leur pays d’origine peuvent demander l’asile en France. Cette procédure spécifique comporte quelques particularités. Un certificat médical est notamment obligatoire pour les mineures.
Lorsqu’on a subi une mutilation, de nombreux moyens existent pour reconquérir son propre corps, en passant par la chirurgie réparatrice ou non. Si tu es concernée, d’une façon ou d’une autre, tu peux en parler à un·e professionnel·le de santé ou une personne de confiance.
La traduction du terme « excision » par ختنۀ زنانه [khatneh-ye zanâneh, litt. « circoncision des femmes »] peut s’avérer problématique, dans la mesure où le terme ختنه [khatneh] est employé indépendamment pour la circoncision des hommes et l’excision des femmes. Ce choix de traduction peut avoir tendance à mettre sur un pied d’égalité un acte justifiable pour des raisons hygiéniques ou médicales (la circoncision) et un crime (l’excision sur mineur par un adulte ayant autorité). L’emploi du terme ناقصسازی جنسی زنان [nâqes sâzi-e jensi-e zanân, mutilation génitale féminine] est moins ambigu.